Ginette Kolinka est une rescapée du camp d’Auschwitz. Déportée en 1944 parce que juive, elle fait aujourd’hui le tour des écoles pour témoigner, transmettre, faire son devoir de mémoire. Pendant longtemps, Ginette a gardé le silence sur ce qu’elle a vécu. Elle a perdu sa famille mais jamais sa foi en l’humanité.

Lorsqu’elle fait sa rencontre, Aurore d’Hondt est en terminale au lycée. A la fin de la visite, l’adolescente veut elle aussi partager le récit qu’elle vient d’entendre. Alors, elle décide d’en faire une bande dessinée et en voici le résultat.

Ginette Kolinka, j’ai eu la chance de la voir et de l’entendre moi aussi, lors de sa rencontre avec des lycéens de Sarreguemines. C’est un p’tit bout de femme dynamique, pour laquelle on a tout de suite de la sympathie. Et ce qui saute aux yeux, c’est qu’elle ne semble pas avoir de rancoeur. Ginette raconte inlassablement les faits : son quotidien bouleversé du jour au lendemain par toutes les interdictions mises en place, la déportation, le travail au camp, la faim, la fatigue, les corps décharnés et puis le retour. Le retour dans une société qui ne veut pas entendre tout ce qu’il s’est passé là-bas. Vous pensez bien qu’en voyant cette BD en librairie, j’ai sauté sur l’occasion ! Le dessin est chouette, très chouette, tout en rondeur malgré la dureté du sujet. J’ai tout de même été surprise par le noir et blanc, alors que la couverture est parée de belles couleurs. J’ai été embarquée par le récit, par le personnage résolument optimiste.

Ginette Kolinka vient d’avoir 98 ans. Elle fait partie des rares survivants encore en vie à ce jour. Sa parole est donc plus que précieuse. Si vous ne l’avez pas encore entendue, attardez-vous sur la bande dessinée d’Aurore d’Hondt !