Rencontre avec Serge Joncour

De passage à la Médiathèque communautaire de Sarreguemines, Serge Joncour est allé à la rencontre de son public. Entre ses romans et les sujets qui lui tiennent à cœur comme la surconsommation ou l’écologie, l’écrivain s’est prêté au jeu des questions-réponses.

Avez-vous toujours voulu écrire ? J’ai toujours aimé le geste d’écrire. Une bonne partie de mon éducation s’est déroulée dans des établissements très stricts mais que ce soit les petits mots que l’on faisait passer en classe ou les travaux de rédaction, tout cela m’a donné envie d’écrire. Et même si j’ai fait différents métiers parce qu’il fallait bien manger, cela a toujours été une forme d’obstination. Et puis, je pense qu’il doit aussi y avoir une sorte de prédisposition naturelle et une confiance en soi à acquérir.

Quelles sont vos habitudes dans votre travail d’écriture ? Mon rite, c’est de ne pas être étanche. Je rassemble en fait la vie des autres pour la montrer au monde ; j’ai suffisamment peu de personnalité pour me glisser dans la peau d’autrui. Autrement, je ne fais pas lire ce que je suis en train d’écrire à mon entourage. Ce serait une pression énorme ! Il faut savoir se faire son propre jugement. Et je réécris constamment. C’est un combat permanent. Je me sens comme un artisan, qui fait un travail de fignolage. J’épure énormément. Pour « Nature humaine », j’ai retiré 300 pages au final.

Est-ce que vous êtes un écrivain optimiste ? Oui, on peut dire ça, car j’ai du mal à faire du mal à mes personnages. Si j’étais Dieu, je serais beaucoup plus attentif et moins cruel. Et être auteur, c’est un peu être une sorte de Dieu. On a la main sur tout ce qu’il se passe. Et puis j’ai envie que le lecteur soit optimiste lui aussi.

Dans vos histoires, il y a beaucoup d’amour ; peut-on dire que vous êtes quelqu’un de romantique ? Disons que je suis dans l’intimité de mes personnages. J’écris avec eux. En dehors, je ne suis pas très à l’aise avec tout ça, et puis j’ai une pudeur total vis-à-vis de mes personnages.

Est-ce qu’être étiqueté « écrivain du terroir » vous gêne ? Non, je n’ai pas de problème avec ça. C’est une question de terminologie. Et puis l’intérêt du terroir, c’est que cela renvoie à une infinité de décors, de territoires.

Plusieurs de vos romans ont déjà été adaptés pour le cinéma. Est-ce que ce sera également le cas de « Nature Humaine » ? Oui. Après, vous savez, beaucoup de mes romans ont été adaptés mais il y a eu autant de projets d’adaptation qui n’ont pas abouti. « L’écrivain national » par exemple, plusieurs réalisateurs voulaient en faire une adaptation, et puis ça ne s’est jamais fait au final. L’avantage avec le roman, c’est qu’on est seul à décider. Au cinéma, c’est différent, tout le monde doit se mettre d’accord.

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