
A l’école, on ne lit pas les livres qu’on veut et certains titres peuvent même nous dégoûter de la lecture à tout jamais. Car, de nombreux classiques figurent au programme et ce ne sont pas les textes les plus prenants, ni les plus faciles à comprendre. Preuve en est avec l’étude du Cid, de Corneille, en classe de 4eB. Dans cette salle qui étudie le français, Amine, Naomy, Brandon, Sarah-Lou et les autres ont bien du mal à s’imprégner des aventures de Chimène et Rodrigue. L’enseignante va pourtant tout faire pour que les élèves apprivoisent la pièce malgré un langage à des années lumières du leur. On ne leur en veut presque pas lorsqu’il confondent « Le Cid » avec le cidre, « Médée » avec le signal de détresse « MayDay ». On ne compte plus leurs excuses pour aller aux toilettes, aller à l’infirmerie ou ne pas faire leurs devoirs. Et pourtant, « Le Cid » va finir par les accaparer…
Il me tardait de voir cette bande dessinée sortir en librairie ! Suivant Véropée sur les réseaux sociaux, je distinguais de temps en temps une illustration sur le Cid. Je ne m’y attardais pas trop, histoire de pouvoir savourer l’histoire en une seule fois, en version imprimée. C’est désormais chose faite et la BD est un vrai régal ! Les dessins sont peut-être parfois un tantinet clichés mais impossible de ne pas rire (voire de se moquer ?) de ces adolescents aux prénoms sortis tout droit d’une mauvaise sitcom américaine, qui ont du mal avec le vocabulaire courant et qui ont leur propre langage. Il y a des moments de grâce, un peu de piquant et puis de l’espoir aussi. Si quelques têtes ne sont plus à sauver, d’autres peuvent faire de véritables prouesses en classe, jusqu’à s’exclamer comme Don Diègue ! Une bande dessinée qui devrait plaire aux ados, aux adultes et sans doute aux profs de français !