L’école, c’est toujours un peu effrayant lorsqu’on y fait ses premiers pas, et ça l’est d’autant plus lorsqu’on est différent. C’est le cas de Cece Bell. Après une méningite, la petite fille devient sourde. C’est donc armée d’un énorme appareil auditif en bandoulière et d’un micro pour la maîtresse que Cece débarque en classe. Dur dur de se faire des amis quand on n’est pas « normal ». Après plusieurs déceptions amicales et aussi beaucoup de solitude, Cece parvient au fil du temps à se faire des copines. Et c’est un peu grâce à son appareil qui lui permet d’entendre tout ce qui se passe que tout le monde s’intéresse à elle; Super-Sourde est dans la place.

« Super-Sourde » est une bande dessinée volumineuse (plus de 230 pages si je ne m’abuse) et elle est autobiographique : vous remarquerez que le nom du personnage, alias Cece Bell, est le même que celui de l’auteure. Vous pouvez trouver d’ailleurs à la fin de la BD, une photo de l’illustratrice lorsqu’elle était enfant, munie de son appareil auditif.

Le dessin est un peu enfantin (les personnages sont représentés sous forme de lapins) mais que cela ne rebute pas les adultes : ça se lit et ça se lit même très bien ! J’ai appris quelques trucs quand même sur les personnes sourdes, et notamment sur la manière dont les sons ou l’environnement sonore sont perçus en général. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les autres enfants ne se moquent pas de Cece, mais ils sont curieux. Ils regardent de loin, s’interrogent, sans jamais oser l’approcher. Si Cece se retrouve très seule au départ, elle va progressivement se faire des amis. Pas toujours les meilleurs du monde, mais suffisamment pour avoir une vie sociale.

A noter que l’ouvrage a été élu meilleur livre jeunesse aux Etats-Unis. Si ça, ce n’est pas un argument !