
« V13 » : nom de code pour le procès des attentats du 13 novembre 2015 en France. Attentats qui ont fait 130 morts et 350 blessés. Le procès s’est tenu dans un cadre inédit, de septembre 2021 à juin 2022, sur l’Ile de la Cité à Paris. Durant ces nombreux mois, pas moins de 300 personnes ont été entendues à la barre : des rescapés, des victimes collatérales, mais aussi 20 accusés parmi lesquels, Salah Abdeslam.
Pour couvrir ce procès, de nombreux journalistes sont présents sur place. Certains, de manière ponctuelle, à des moments-clés du procès, comme l’ouverture, la convocation de François Hollande, d’autres, tout du long, comme Emmanuel Carrère, écrivain. Ce dernier a en effet assisté à son intégralité pour le retranscrire de façon hebdomadaire dans les colonnes de l’Obs. Mais ce n’est pas tout. Il en a aussi fait un roman, ou plutôt une chronique judiciaire, que l’on peut découvrir à l’occasion de la rentrée littéraire et qui a pour titre tout simplement l’intitulé du procès : V13.
Avec une incroyable justesse, l’écrivain nous décrit ce procès hors-norme, cette salle de tribunal créée pour l’occasion, son dispositif de sécurité particulièrement impressionnant et puis toutes ces paroles, tantôt bouleversantes, tantôt abjectes. Avec Emmanuel Carrère, le lecteur revit les attentats comme s’il y était. Que ce soit aux terrasses, aux abords du Stade de France ou au Bataclan, on lit avec attention les différents témoignages à la barre de ces personnes dont la vie a changé du jour au lendemain. Si la justice ne pourra faire revenir les morts, elle reste pour beaucoup le seul moyen de tourner la page.