Invité hier à l’apéro littéraire de la Médiathèque communautaire de Sarreguemines, Laurent Petitmangin a échangé avec une trentaine de lecteurs autour de ses ouvrages et de son travail d’écriture. Son prochain roman sortira en 2023.

Quand avez-vous commencé à écrire ? C’était il y a une douzaine d’années. Je m’étais donné pour challenge de raconter une histoire. J’ai écrit un récit sur l’alpinisme, sur le K2 plus précisément qui est connu pour être la montagne qui tue les femmes. J’ai envoyé ce texte durant deux ans sans être jamais édité mais j’ai persévéré. Il y a deux-trois ans, mes deux romans « Ainsi Berlin » et « Ce qu’il faut de nuit » ont été accepté par La Manufacture de livres.
Pouvez-vous nous parler de celui qui est sorti en premier, « Ce qu’il faut de nuit », qui a obtenu notamment le Prix Femina des lycéens en 2020 ? C’est l’histoire d’une déception, d’un questionnement personnel : est-ce que des parents peuvent être déçus par leurs enfants ? Il n’y avait d’abord que deux personnages, Fuß et son père. J’ai ajouté Gillou pour obtenir davantage de vertu littéraire et de combinaisons. Quant au titre, j’avais d’abord opté pour « Ceci est mon sang », mais c’était déjà pris et cela donnait un côté trop policier au livre. C’est mon épouse qui l’a finalement trouvé ; c’est ma première lectrice. Il fait référence au poème de Jules Supervielle, « Vivre encore« .
Était-ce important pour vous de situer l’action en Lorraine ? Non, ce n’était pas une volonté à proprement parler. J’avais d’abord le Luxembourg en tête et je me suis dit : « 15km au sud, ça donne quoi ? » Cela met une pression supplémentaire d’écrire sur la région, tout comme le fait d’évoquer le métier de cheminot (NDLR : l’auteur est originaire de Moselle et son père travaillait pour la SNCF). Et puis, j’avais comme challenge personnel d’avoir un article dans le Républicain Lorrain (sourire).
Êtes-vous sensible à la critique littéraire ? Oui, je peux le vivre très mal (rires). Il faut savoir que pour un premier roman, il n’y a jamais de critique négative ; les journalistes s’abstiennent d’en écrire une s’ils n’ont pas aimé le livre. Je me souviens avoir rencontré une blogueuse qui n’avait pas aimé mon roman. J’étais son « flop de l’année » dans son calendrier de l’Avent et il y avait une sorte d’acharnement. En général, la critique peut être intéressante mais elle n’est pas simple. Et lorsqu’on envoie son roman à quelqu’un qu’on connait, l’anxiété et la peur de ne pas plaire sont encore plus immenses.
Quels ont été vos derniers coups de cœur en matière de lecture ? J’ai beaucoup aimé « Les derniers jours des fauves » de Jérôme Leroy, « Mon mari » de Maud Ventura ainsi que « Mobylette » de Frédéric Ploussard. Je lis entre 70 et 100 livres dans l’année. Je lis les livres qui me succèdent dans les prix que j’ai reçus, ceux d’auteurs que je vais être amenés à côtoyer lors de festivals ou ceux qui ont reçu des prix pour essayer de comprendre pourquoi l’ouvrage a été le lauréat.