
Valentin Gendrot est un journaliste spécialisé dans les reportages immersifs. Durant six mois, il a intégré le commissariat du 19e arrondissement de Paris. Objectif : infiltrer la police française dans un quartier populaire pour mieux comprendre l’envers du décor. Pour ce faire, Valentin a dû mettre sa vie entre parenthèses. Il a suivi une formation à l’école de police de Saint-Malo pour pouvoir ensuite officier dans un commissariat. Mais avant de pouvoir rejoindre l’équipe, il est passé par une autre case, celle de l’infirmerie psychiatrique de la Préfecture de Paris. Après cela, l’auteur nous raconte la vie du commissariat : ses membres, leurs comportements, la précarité des conditions de travail, les bavures, la violence…
« Flic » n’était pas à la base dans mon programme de lecture, mais j’étais tellement intriguée qu’il s’est inséré dans ma PAL. Le livre est avant tout un témoignage, assez percutant il faut le dire. Qu’est-ce qui est choquant dans ce récit ? Trois choses :
- La formation très (-trop-) courte d’adjoint de sécurité à laquelle on peut adhérer facilement. C’est un peu la formule low-cost des policiers contractuels puisqu’elle ne dure que trois mois. Trois mois alors qu’ensuite, on peut très bien être envoyé sur le terrain avec d’autres policiers mieux gradés.
- La violence et les propos racistes au sein de la police. Alors bien entendu, tout le monde n’est pas parfait et ce n’est pas parce que quelques personnes ne sont pas exemplaires qu’il faut mettre tout le monde dans le même sac.
- Le corporatisme. Oui, on se soutient les coudes entre collègues, mais il faut savoir faire la part des choses, notamment lorsqu’il y a bavure.
J’apprécie beaucoup les reportages immersifs de ce genre. Il y a un côté détaché qui permet au lecteur de prendre la température et de découvrir un milieu souvent méconnu. Ici, s’il n’y a pas d’énormes scoops, on se rend bien compte que le milieu aurait bien besoin de renouveau. Plus de budget, des formations plus poussées, etc.
Le projet a duré deux ans. Deux années durant lesquelles l’éditeur a dû garder cela secret pour garantir sa publication. Aussi, le livre a été imprimé à l’étranger et les journalistes ont dû lire l’ouvrage à huis-clos dans le cabinet de l’avocat. Ne vous attendez pas à du sensationnel avec cet ouvrage, mais à un récit de vie qui donne envie de faire bouger les choses.
J’en avais beaucoup entendu parler dans les médias mais pas sur la blogosphère, je suis donc très contente de lire ton retour ! Je pense le lire un jour, à l’occasion.
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