
Bastien, 8 ans, ne vit pas une enfance très heureuse. S’il peut compter sur son père et sur ses grands-parents qui habitent juste à côté, il doit cependant faire avec l’absence de sa mère, souvent malade. D’après les médecins, celle-ci souffre de troubles bipolaires à tendance schizophréniques, des troubles qui amènent des crises toujours plus nombreuses. La maman fait donc régulièrement des séjours à l’hôpital et le petit Bastien peut compter sur les doigts de la main les rares moments de tendresse et de complicité qu’il peut partager avec elle.
Quel récit bouleversant qu’est « Le perroquet » d’Espé ! L’auteur-illustrateur s’est en effet inspiré de son propre vécu pour écrire cette histoire, celle d’un petit garçon qui a une maman « absente ». Absente lorsqu’elle fait ses crises, absente lorsqu’elle est internée, absente lorsqu’elle revient et qu’elle ne réagit plus à rien, qu’elle n’a aucune envie. L’enfant intériorise énormément ses sentiments et a parfois du mal à comprendre ce qu’il se passe. La bande dessinée est structurée de façon à ce que l’on ait le point de vue des différents personnages. Pour davantage marquer le coup, Espé a recours à un code couleurs qui n’est en aucun cas agressif. Quant au titre, « Le perroquet », si vous vous demandez à quoi cela fait référence, il s’agit en fait d’un doudou que la maman a fabriqué à son fiston. Au final, on a une grande peine pour cette famille, cette mère impuissante et ce petit garçon désœuvré. On est ému et on ne ressort pas indemne de la lecture de cette BD.
Une réflexion sur “Le perroquet”