Mal de mère

Mal de mère

Roderic a un frère, une sœur, un père malade, et une mère alcoolique ; autant dire qu’il n’a pas eu une enfance des plus joyeuses. Alors que le père s’investit à fond dans son travail d’éditeur, la mère, institutrice, sombre dans l’alcool. Les disputes sont régulières, et les enfants, peu sûrs d’eux. Chaque soir, dans son lit, Roderic prie pour que les colères cessent et que les parents s’aiment à nouveau. La mère se plaint du manque d’aide à la maison, du poids des tâches ménagères ; elle n’est pas heureuse. Elle noie son chagrin dans l’alcool, le porto plus particulièrement. Aux quatre coins de la maison, des bouteilles sont planquées. C’est la benjamine de la famille qui découvre la vérité. Une vérité qui va obnubiler notre personnage principal et qui ne va plus le quitter. A plusieurs reprises, la mère est envoyée à l’hôpital ; sans succès. Les enfants grandissent, quittent la maison. Roderic, lui, ne revient que le week-end, pour laver son linge et voir son père. Sa mère, il finit par la dénigrer et ne veut plus en entendre parler. Et puis un jour, arrive ce qui devait arriver…

« Mal de mère » est une bande dessinée que l’on peut classer dans les récits de vie. Poignante, touchante, elle s’avère aussi très dure. Dure parce que l’alcool décime d’abord une mère qui se sent esclave de son rôle de maman au foyer, avant d’anéantir une famille toute entière. Dure aussi parce malgré les cures de désintoxication, le problème n’est toujours pas réglé. Et dure enfin lorsqu’on apprend que le récit de Roderic Valambois est autobiographique. L’enfance qui est décrite à travers la BD, c’est son enfance à lui. Cette mère qui devient accro au Porto, au point de cacher des centaines de bouteilles un peu partout, c’est la sienne. Une mère qui se dégrade au fil du temps, et dont le visage et le corps seront marqués à jamais par les ravages de l’alcool, c’est encore la sienne. Une mère qui finira par mourir, dans l’indifférence la plus totale ou presque, reniée par ses proches. On peut facilement se mettre dans la peau de Roderic, comprendre que quand il était gamin, il n’avait qu’une envie : voir ses parents heureux. On le comprend aussi à l’âge adulte, lorsqu’il ne veut plus trop avoir de contact avec sa mère. On imagine ce qu’il peut ressentir : de la honte, de la colère, mais hélas surtout du désespoir. « Mal de mère », ou le portrait d’une famille décimée par l’alcool.

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