
Chaque année, des dizaines de suicide ont lieu sur les voies de la SNCF. Des personnes déterminées à mettre fin à leurs jours, dépressives, préférant la méthode radicale pour être certaines de ne pas se louper se jettent à l’approche du train. En 2012, en à peine quelques jours, trois suicides ont été déclarés : une mère de famille, un homme et un vieillard. Les voyageurs ne connaissent rien de leurs vies, et ne prennent conscience de leur existence qu’à travers ce simple message : « Suite à un accident grave de voyageur… » Ils ne retiendront qu’une seule chose de tout cela : leur train aura du retard.
Eric Fottorino s’attarde sur le destin bâclé de ces personnes dans « Suite à un accident grave de voyageur » pour nous donner un autre point de vue de ces situations devenues bien trop ordinaires. Comme ces personnages décrits dans le livre, il m’est arrivé de rouspéter parce que mon train était en retard à cause d’un « crétin qui n’a rien trouvé de mieux que de se jeter sur les voies plutôt que d’avaler une poignée de pilules et de mettre tout le monde en rogne ». En tout cas, c’est ce que nous avons l’habitude de dire lorsque nous sommes énervés, pressés, et que nous nous soucions de notre petite personne. Mais avons-nous déjà pensé à la détresse qui se cachait derrière tout ça ? Pas assez à mon avis et Eric Fottorino fait bien de nous ouvrir les yeux sur le sujet. On ne saura jamais rien de ces désespérés qui un jour en se levant ont décidé que ce serait la dernière fois qu’ils verraient le soleil, et pourtant leur [fin de] vie a une conséquence sur la nôtre…