
C’est l’histoire de Cendrillon, enfin pas celle de Disney, non, celle mise en scène par un des grands auteurs français de pièces de théâtre contemporaines : Joël Pommerat. Cendrillon voit sa mère mourir et pourtant elle ne comprend pas ce qui se passe. Elle se répète inlassablement cette dernière parole prononcée par sa maman : « Tant que tu penseras à moi tout le temps, sans jamais m’oublier plus de cinq minutes, je ne mourrai pas tout à fait ». Alors Cendrillon y pense très fort, toujours. Son père se remarie. Cendrillon déménage dans une immense maison. Naïve et encore empreinte de tristesse, la jeune fille doit faire face à la méprise de sa belle-mère et de ses deux nouvelles sœurs. Cendrillon vit alors recluse dans une chambre sans fenêtre, qui ressemble surtout à une cave, dans laquelle elle ne parvient à s’endormir qu’en la présence de la robe de sa mère. Et puis vient le jour où est organisé un bal en l’honneur du prince. Les filles de la famille se précipitent sur place. Cendrillon s’y rend quant à elle, par ses propres moyens, et tombe par inadvertance sur le beau jeune homme. Les deux jeunes gens s’entendent à merveille mais Cendrillon disparaît aussi vite qu’elle est apparue. Le prince va alors tout mettre en oeuvre pour la retrouver…
Après avoir lu (et joué) « Pinnochio » de Joël Pommerat, j’avais envie de poursuivre mes lectures « théâtro-féériques » (je sais, ce terme n’existe pas) avec l’adaptation de « Cendrillon ». Cette pièce se dévore d’une traite ! C’est drôle, c’est triste, on a aussi bien de l’empathie pour Cendrillon que l’envie de se moquer d’elle. Il faut avouer que contrairement à la version magique de Walt Disney, celle de Joël Pommerat prête davantage à sourire, car oui, il faut l’admettre, Cendrillon est légèrement tarée sur les bords, très très naïve, et parfois même casse-pieds. C’est donc une pièce vraiment plaisante à lire. Le père n’est pas du tout inconsolable, il semble même se remettre assez vite de la mort de sa femme, et même s’il s’entend au départ à merveille avec sa nouvelle épouse, les nuages noirs vont arriver plus rapidement que prévu. Mais ce qui m’a encore plus plu dans cette pièce signée Pommerat, c’est le final. Point de carrosse, de fée, et de souris joyeuses qui tournent autour de la mariée. Point de happy end avec la phrase choc : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », non. Pour « Cendrillon », Joël Pommerat fait dans l’originalité. Et il a bien raison.
Original ! Je ne connaissais pas du tout cette pièce, bon j’avoue que je suis pas une férue de théâtre… Mais cette version décalée de Cendrillon, sans happy end, me séduit bien 😉 Merci pour ta chronique et pour la découverte !
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