
Une bande dessinée sur les poils, vraiment ? Oui ! L’autrice et illustratrice Lili Sohn a décidé d’enquêter sur le rapport des femmes (et accessoirement le lien) à leur pilosité. En ce qui concerne notre principale intéressée, cette dernière s’épile depuis l’âge de 12 ans. Elle a ses méthodes, son abonnement en institut de beauté. Elle juge ses consœurs et s’est créé au fil du temps une discipline de fer en matière d’épilation. Et si elle arrêtait une bonne fois pour toutes de se mettre la pression et de se libérer de cette contrainte ? Durant un an, Lili Sohn a mené l’expérience en se laissant pousser les poils et en poussant la réflexion sur le sujet.
L’album, baptisé sobrement « Nos poils » démarre avec une information capitale : les poils sont partout. Enfin presque. Ils le sont sur les végétaux, les mammifères, dans nos expressions, mais pas dans la paume de notre main, ni sur la plante des pieds. S’en suit l’Histoire du poil avec un grand « H ». Alors oui, les humains se sont beaucoup épilés au cours du temps. A l’époque de l’Egypte ancienne par exemple, il était signe d’animalité. Quant à la naissance de la pince à épiler, elle remonterait à 1100 avant J.-C. Pour vous dire. Evidemment, comme pour tout, il y a des effets de mode. C’est ainsi que j’ai appris qu’il y avait plusieurs mouvements depuis quelques années sur les réseaux : le januhairy (traduisez, le mois sans épilation) ou encore le maipoils (un mouvement féministe qui veut encourager les femmes à assumer leur pilosité).
En parallèle, on apprend toute l’utilité des poils (oui, ce n’est pas là pour faire joli au cas où on se poserait la question). Sachez à ce sujet que nous avons en moyenne 5 millions de poils sur le corps ; il y a donc de quoi faire ! L’autrice en profite aussi pour donner quelques chiffres en matière de coût. Elle évoque aussi le vrai du faux, les différentes techniques d’épilation et le fait que le poil est devenu un véritable sujet dans le milieu militant.
En résumé ? On apprend plein de choses sur le poil ! Et puis, il y a le challenge que s’est fixée l’illustratrice. Pas toujours évident à respecter. On la suit durant une année avec ses réussites mais aussi ses échecs, avec au final, une relation au poil beaucoup moins complexe qu’au départ et davantage bienveillante.
