Le 16 octobre 1984, Grégory, âgé de 4 ans, est retrouvé mort dans la Vologne, au cœur des Vosges. C’est le début de l’une des plus grandes affaires criminelles françaises, encore non élucidée à ce jour.

Pour ceux qui ne sont pas au parfum de ce sombre fait divers, voici un résumé en quelques lignes : la famille de Grégory est grande. Et comme dans toute famille qui se respecte, les relations ne sont pas toujours au beau fixe. Depuis quelques années, plusieurs membres sont victimes d’appels et de lettres anonymes menaçantes. L’identité de l’émetteur n’étant pas connue, celui-ci est surnommé le corbeau. Et puis il y a un mort, Grégory, 4 ans. S’en suivront une enquête malmenée, des pièces de dossier manquantes, des noms de potentiels coupables, un autre meurtre aux allures de vengeance, bref, en lisant la bande dessinée, vous vous rendrez compte de l’ampleur du désastre…

A quelques jours d’intervalle, sont sorties deux BD sur l’affaire Grégory. La première est parue aux Arènes, le 3 octobre, sous le titre « Grégory ». Sa particularité ? Elle a été réalisée en collaboration avec le père, Jean-Marie Villemin. La seconde est celle présentée ici, « Le corbeau », publiée aux éditions Petit à Petit, le 9 octobre dernier. Alors pourquoi avoir jeté mon dévolu sur celle-ci ? Pour deux raisons principalement : pour avoir un point de vue objectif de l’affaire et parce que j’ai déjà succombé chez l’éditeur à un autre docu BD sur un cold case, à savoir « Disparus, l’affaire Godard ». Et je peux vous dire que j’ai été une nouvelle fois conquise par le contenu ! Plus complet que cet ouvrage, je ne pense pas qu’on puisse trouver ! Béatrice Merdrignac, Tristan Houllemare et Grégory Lê reviennent en détails sur l’affaire Grégory, des prémices jusqu’à aujourd’hui. Car, 40 ans après le drame, le mystère demeure entier et la fascination de cette histoire, perdure. Subtil mélange de bande dessinée et de faits détaillés dans l’ordre chronologique, « Le corbeau » nous donne l’occasion de nous faire notre propre opinion sur l’affaire et sur le(s) éventuel(s) coupable(s). Espérons que nous auront un jour le fin mot de cette tragique histoire…