A Rouen, Anne se décide à reprendre la boucherie de son père, mais pas seule. Elle propose à Stacey, une ancienne camarade de classe, de collaborer avec elle. A ce duo, s’ajoute une troisième personne : Michèle, originaire de Guinée et qui a un penchant pour les femmes. Les trois bouchères donnent un coup de pep’s au local, tant au niveau de la décoration que dans la façon de servir. Avec leur look qui détonne, les nouvelles commerçantes deviennent le sujet préféré dans les conversations des habitants. Certains les apprécient. D’autres les redoutent, voire les jalousent. Après une ouverture sur les chapeaux de roues, les voilà qui deviennent la cible de menaces. Les rumeurs circulent et leur attribuent la disparition de quelques notables dans le quartier.

« Les bouchères » est le premier roman de Sophie Demange, et avant d’être un livre percutant, c’est un super coup marketing. Au Forum du Livre Saint-Louis, j’ai eu le plaisir d’échanger avec l’autrice et je dois dire que son stand ne pouvait qu’appâter le lecteur : nappe en carreaux, tarif du livre sur pique-prix, sans oublier le marque-page en forme de hachoir à viande, rien n’était laissé au hasard. Et à la bonne communication, s’ajoute une histoire de féminisme et de vengeance qui ne laisse pas indifférent.

Au premier abord, j’ai cru qu’il s’agissait d’une pale copie du film de Fabrice Elboué, « Barbaque », que j’avais adoré. Non seulement l’écrivaine ne l’a pas vu, mais en plus le récit est finalement bien différent du scénario que je connaissais. Dans ce roman, les hommes qui abusent des femmes, qui les manipulent ou qui les violent en ont pour leurs frais. Les femmes sont bouchères le jour et justicières la nuit. Gare à ceux qui voudraient leur faire du mal. Et en prime, le lecteur a droit à une belle leçon d’amitié ! Voilà une lecture aux petits oignons, à savourer sans modération !