La servante du Seigneur

Jean-Louis Fournier a une fille. Elle s’appelle Marie et ce livre, « La servante du Seigneur », parle d’elle. Jean-Louis est un père en colère car sa fille est partie « rejoindre Jésus ». Il ne la comprend plus. Il est désemparé. Et quand il doute, il parle, il écrit. Il parle de sa fille qui a changé, qui est devenue odieuse, elle qui était à la base si complaisante. Il lui reproche son couple avec celui qu’il surnomme « Monseigneur ». Ce roman est en fait une lettre qui lui est directement adressée. Une sorte de bouée jetée à la mer.

C’est en préparant ma chronique radio sur un autre roman de Jean-Louis Fournier que j’ai appris qu’il en existait un sur sa fille. L’écrivain s’est beaucoup inspiré de ses relations familiales pour écrire ses livres. Papa de deux fils lourdement handicapés, l’auteur a aussi une fille unique avec laquelle, au moment des faits, il n’a plus aucun contact depuis une dizaine d’années. Pour amorcer la discussion, il lui reparle de son enfance, des moments heureux. La nostalgie s’empare du lecteur, tout comme l’espoir qui restera suspendu jusqu’à la fin de notre lecture.

C’est un témoignage sincère, authentique, avec les petites répliques cinglantes qui font tout le personnage de Jean-Louis Fournier. Il y a aussi de la tristesse, de la douleur et sans que l’on ne s’y attende, le droit de réponse de sa fille en fin d’ouvrage. Une réponse qui n’est pas celle que l’on espère mais qui a le mérite d’exister et de donner la parole à celle qui fait l’objet de l’ouvrage.

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