
Milieu des années 1980 : Vanessa est une adolescente de 13 ans, qui vit seule avec sa maman, depuis le divorce de ses parents. Lors d’un dîner, elle rencontre Gabriel Matzneff, un écrivain d’une cinquantaine d’années, dont le nom ne lui dit absolument rien et qui pourtant, traine déjà une sacrée réputation. Entre les deux protagonistes, naît une attirance des plus étranges. Il lui écrit une lettre émettant le souhait de la revoir ; elle se lance dans une idylle, les yeux fermés. Emprise, désillusion, jeux dangereux, plus de 30 ans après les faits, Vanessa Springora revient sur cette histoire, avec ses mots à elle et sa version des faits.
On a beaucoup entendu parler du livre « Le consentement » au moment de sa sortie. L’après ME TOO ne laisse pas indifférent, et ce qui est terrible ici, c’est ce que dit l’autrice, à savoir qu’elle semblait consentante lorsqu’elle était ado, alors qu’elle était en fait totalement sous le joug de Gabriel Matzneff. L’écrivain n’est d’ailleurs mentionné qu’à travers des initiales et a multiplié les tentatives d’harcèlement, bien après la fin de leur relation.
Ce qui est scandaleux, c’est cette relation entre une fille de 13 ans et un type de 50 ans. Personne, pas même la mère qui est au courant, ne semble s’en inquiéter. Et puis, il y a le personnage de Gabriel Matzneff en lui-même. On apprend qu’il a eu son heure de gloire et bien qu’il soit qualifié de pédophile dans la sphère publique, il continue à mener sa barque tranquillement. L’homme n’en est pas à sa première proie et ose se vanter dans ses écrits, comme à l’oral de son attirance pour les jeunes ados. Il en fait état dans son journal mais aussi dans des essais. Vanessa Springora conclut son témoignage avec un postface édifiant disant : » La littérature se place au-dessus de tout jugement moral mais il nous appartient en tant qu’éditeurs de rappeler que la sexualité d’un adulte avec une personne n’ayant pas atteint la majorité sexuelle est un acte répréhensible puni par la loi. » Tout le monde a beau savoir qui est Gabriel Matzneff et ce qu’il fait, personne ne le reprend !
A l’occasion, je n’hésiterai pas à jeter un œil au film. Pas certaine cependant de le regarder en entier, le livre ayant déjà été bien cru et suffisant à mon sens.

Comme toi ce récit de vie m’a beaucoup choqué lorsque je l’ai lu, à sa sortie. Je ne suis pas certaine de regarder le film non plus, j’ai trouvé l’écrit suffisamment dénonciateur pour moi.
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