Chère Mamie, tu vas rire…

Après « Chère Mamie » et « Chère Mamie au pays du confinement », Virginie Grimaldi est de retour avec sa correspondance dans un nouvel opus baptisé : « Chère Mamie, tu vas rire ». Dans ce livre, le lecteur remonte le temps et fait connaissance avec l’autrice alors qu’elle est encore enfant. La petite fille conte ses aventures et autres péripéties à sa mamie adorée.

Il y a ce jour où elle se met du chewing-gum dans les cheveux ; celui où elle s’est fait doubler par des octogénaires dans son ascension de la Dune du Pilat, ou encore la première fois où elle a embrassé un garçon. Bourrées d’autodérisions, ses missives sont drôles, piquantes, tantôt maladroites, tantôt pleines de tendresses et toujours très agréables à lire. En parallèle, nous découvrons en images l’autrice à différents âges de la vie. Je ne me suis pas fait prier pour aller m’acheter un exemplaire. A noter que tous les bénéfices des ventes sont reversés à l’association « Les Maisons de Vincent », dont le but est de développer des lieux de vie pour adultes autistes.

Extrait :

1er septembre 1991

Chère mamie, j’espère que tu vas bien et que papy aussi.

Ça y est, j’ai un petit copain. Il s’appelle Olivier, il n’est pas aussi beau que Marc, mais lui il veut de moi, c’est une qualité comme une autre. Il a même attendu que je n’aie plus mes bagues aux dents pour sortir avec moi.

On avait rencart à la fête foraine. Depuis trois jours, une seule question occupait mon esprit : dans quel sens on tourne la langue ?
J’ai cherché dans l’encyclopédie de papy, à « embrasser », à «pelle » et à « galoche », mais j’ai rien trouvé. Mes copines sont divisées sur le sujet, et je me suis bien gardée de demander à maman, elle va encore péter les plombs comme quand je lui ai piqué un string.

Olivier cocotait sévère, apparemment il s’était aspergé de parfum à chiottes. Je l’attendais derrière les auto-tamponneuses, je l’ai senti arriver avant même de le voir. J’en menais pas large, mais je me suis lancée, en mode apnée, toute langue dehors.

Olivier ne tourne ni à gauche, ni à droite : il aspire. J’ai cru qu’il allait embarquer toute mes dents. Et mes amygdales avec. Le mec est un trou noir. Il est gentil et en vrai j’étais fière, mais dès demain je vais être obligée de rompre. J’ai porté mes bagues trois ans, c’est pas pour me retrouver sans dent.

Gros bisous à toi et à papy.
Ginie

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