Elsa n’a pas une vie des plus faciles. A première vue, elle semble épanouie, mais derrière les sourires, elle est dévastée. Depuis plus d’une trentaine d’années, Elsa refoule un traumatisme qu’elle a vécu alors qu’elle n’avait que 8 ans, âge auquel elle a été violée par son médecin traitant. Ce viol a eu des conséquences dévastatrices sur sa vie et le mal-être est encore palpable aujourd’hui. Alors Elsa a décidé de prendre la plume, pour ne plus passer sous silence l’atrocité dont elle a été victime ; pour qu’il n’y ait pas prescription sur ce qu’il s’est passé ; pour que d’autres voix aient le courage de s’élever à leur tour.

Difficile de résumer ce livre. On se situe entre le récit de vie et l’essai. Le témoignage a plusieurs vocations outre sa fonction première : interroger la société sur la réponse pénale de ce type d’actes et montrer les répercussions que cela peut avoir à tout âge de la vie.

Après avoir lu son merveilleux roman « Johnny a tué mon père« , Elsa Levy m’a recontactée pour me faire lire cet ouvrage beaucoup plus personnel. Si j’ai été moins embarquée que dans sa fiction, j’ai découvert un pan de sa vie méconnu et terriblement triste. Elsa est journaliste, chroniqueuse mais elle a parfois du mal à joindre les deux bouts. Il lui est arrivé de vouloir en finir avec la vie alors qu’elle devait animer à la radio des émissions feel-good… C’est donc un récit intime mais aussi un véritable plaidoyer vis-à-vis de la justice pour que la loi bouge.