Mauvais genre s’inspire d’une histoire vraie, celle d’un couple : Paul et Louise. Très amoureux, ces derniers se marient rapidement après leur rencontre. Mais le conte de fées est de courte durée, car la Première Guerre Mondiale éclate et Paul est envoyé au front. Sur place, le jeune homme a envie d’abandonner. Alors pour échapper aux tranchées, il ne trouve rien de mieux à faire que de déserter. Il retrouve sa belle à Paris. Transformé en véritable clandestin, Paul ne supporte plus de vivre enfermé. Il imagine alors un stratagème, celui de changer d’identité et de se travestir. Paul devient ainsi…Suzanne. Une idée qui, sur le coup, semble bien brillante, mais qui va bouleverser sa vie, et surtout son couple.

On est très vite séduit par le résumé de « Mauvais genre » écrite par Chloé Cruchaudet, d’autant plus lorsqu’on sait que l’auteure a pour habitude de s’inspirer de faits réels dans son écriture. L’idée qu’a Paul de déserter puis de se travestir pour ne plus être un clandestin est assez brillante il faut le dire. Mais elle n’est pas sans conséquences. Si dans un premier temps on s’amuse de la situation, la tournure qu’elle va prendre peut en laisser perplexe plus d’un. Pour ne pas spoiler, à aucun moment, on imagine que l’histoire va dégénérer, que le couple va être mis à mal et que la personnalité de Paul va radicalement changer. « Mauvais genre » nous montre aussi l’horreur de la guerre, les hommes qui combattent au front, et ceux qui se mutilent pour échapper aux combats. Une bande dessinée écrite avec brio, qui a d’ailleurs reçu le Prix Landerneau 2013, et qui figure dans la sélection officielle du festival d’Angoulême 2014.