1924, Douarnenez en Bretagne : Alors que les hommes passent leurs journées, voire leurs nuits sur les bateaux de pêche, les femmes s’affairent dans les différentes usines de sardines. Mais les conditions de travail sont de plus en plus rudes, tout comme le salaire. Alors une poignée d’ouvrières décide de se mettre en grève. Le mouvement prend petit à petit de l’ampleur, au point de mettre toutes les usines à l’arrêt. Le début d’une lutte qui durera plusieurs mois et qui inspirera d’autres mouvements sociaux.

Douarnenez, les sardines, le breton… Vivant à l’exact opposé de la Bretagne, il m’est difficile de décrypter le dialecte local mais heureusement pour moi, malgré quelques mots, la BD est bien en français, et il y a un lexique à la fin du livre pour soulager ma curiosité. Passons, « Le chœur des sardinières » est un joli titre faisant référence à un mouvement qui a bel et bien existé, celui de la grève de 1924 dans le port de Douarnenez, appelé aussi « La lutte des Penn-Sardin ». On suit plusieurs femmes, dont le destin est tout tracé, qui vont non seulement se révolter contre le patronat, mais aussi pour certaines, contre leurs époux. En clair, une véritable émancipation ! Cela impactera leur niveau de vie, mais pas que : outre des blessés et des fins de mois difficiles, elles parviendront à obtenir à terme une hausse des salaires, le respect du droit syndical ou encore la majoration des heures supplémentaires.

Ecrite par Léah Touitou et Max Lewko, « Le choeur des sardinières » est une bande dessinée à retrouver aux éditions Steinkis. Richement documentée, elle nous fait découvrir l’une des grèves françaises les plus importantes de France au XXe siècle et met en lumière une lutte qui est à la fois sociale et féministe. L’égalité, le respect et la liberté sont au coeur du mouvement qui résonnent comme un écho vis-à-vis de notre société actuelle. Ajoutez à cela un dessin doux et une palette de couleurs bien particulière et vous obtiendrez une une fresque qui détonne dans le paysage bullesque !