Norma, Dylan et Martine ne se connaissent pas, jusqu’au jour où ils reçoivent dans leur boîte aux lettres une convocation un peu particulière. Ils sont en effet conviés en tant que jurés d’assises. Direction donc le Best Hotel, non loin du tribunal, où chacun a pris une chambre afin de pouvoir bien se concentrer sur cette tâche peu commune. Dylan est plus qu’heureux de pouvoir cocher cela sur sa bucket lit. Norma, architecte, voit là l’occasion de faire un break dans sa routine, tandis que Martine, chauffeuse de taxi, est contente de pouvoir converser avec autrui. Quant à l’affaire, elle est la suivante : une jeune femme est accusée du meurtre de son patron, qu’elle a tué sur son lieu de travail avec un projectile. Intention délibérée ou incident malheureux ? C’est au jury de trancher !

« Promis, juré » est avant tout un roman choral sur la construction de soi et sur l’importance des mots. Le procès sert surtout de décor et « d’excuse » pour parler des trois personnages qui ont, chacun leur tour, été victimes de ces fameuses « phrases gâchettes ». Vous savez, ces phrases blessantes qui vous abîment, même lorsqu’elles sont prononcées par des personnes qui n’ont aucune importance à vos yeux. D’ailleurs, Isabelle Lagarrigue a failli intituler son roman « Les phrases gâchettes » avant de faire machine arrière.

Les personnages sont tous attachants dans leur ensemble, et vont se lier d’amitié à travers cette parenthèse dans leur quotidien. C’est un récit rempli de bienveillance, original de par son contenu, qui aide le lecteur à réfléchir à sa place dans la société. Mon seul regret est que le procès soit relégué au second plan. J’aurais bien aimé que les différentes étapes soient davantage mis en lumière. Et je vous avouerai d’ailleurs que j’aimerais bien être jurée une fois, par curiosité, même si je ne doute pas que la tâche soit ardue.