Les Sorcières ne datent pas d’hier et ce n’est pas Mona Chollet (l’autrice du livre dont je vous parle) qui dira le contraire.

Par le passé, et plus particulièrement à la Renaissance, il y a eu la chasse aux sorcières, qui s’est traduit par des milliers de procès et d’exécution de femmes qui étaient au final plutôt innocentes. Elles étaient souvent guérisseuses ; elles aidaient à l’accouchement. Mais dans les milieux les plus ruraux, ces femmes étaient mal perçues. Elles devinrent des boucs émissaires, accusées de sorcellerie, de faire de la magie blanche/noire, d’être à l’origine des maux les plus graves quand elles n’étaient pas dotées de pouvoir maléfiques.

Aujourd’hui, les « nouvelles » sorcières ont plutôt la cote, notamment sur les réseaux sociaux. Arts divinatoires, médecines douces, phytothérapie, activisme, la sorcellerie s’est répandue chez les plus jeunes et ne fait plus peur. Pis, elle est devenue tendance. La sorcière est désormais une icône féministe comme le prouve cet ouvrage intitulé « Sorcières – La puissance invaincue des femmes ». Le livre se décline grossièrement en quatre chapitres : un premier consacrée aux célibataires, veuves et sur celles accusées de sorcellerie ; un second sur les femmes qui ne souhaitent pas avoir d’enfants ; un troisième sur les femmes dites « sur le déclin », qui ne peuvent plus procréer et qui sont mises de côté ; et enfin un ultime chapitre sur le rapport entre les femmes et la médecine. Au programme : misogynie, violences obstétricales et j’en passe…

L’ouvrage de Mona Chollet a obtenu le Prix de l’essai Psychologies-Fnac en 2019 et contrairement à ce que pourrait laisser présager son titre, il n’est pas question seulement des sorcières, mais plutôt de la femme dans la société en général. Les mentalités ont beau évoluer, il reste encore du chemin à parcourir. Aujourd’hui, on est un peu toutes des sorcières, pas forcément parce qu’on pratique la magie sur Instagram mais parce qu’on est indépendante, qu’on a une carrière et pas obligatoirement mère de famille.