Haytham se rappelle sa jeunesse en Syrie. Originaire de Deraa, il est, à 14 ans, l’enfant d’un leader de la jeune révolution. Tout comme son père, Haytham n’hésite pas à manifester, et à essayer de se rendre utile. Et puis il débarque en France, avec toute sa famille. Cet immigré doit alors se faire à sa nouvelle vie. Apprendre une nouvelle culture, une nouvelle langue, se faire des nouveaux amis. L’adolescent parvient finalement à se fondre dans le décor et à briller sur les bancs de l’école.

Nicolas Hénin, reporter et spécialiste de la Syrie, a été pendant un an otage de Daesh. Aidé par Kyungeun Park pour le dessin, il raconte à travers cette bande dessinée l’histoire vraie d’Haytham. Ce dernier a vivement participé au scénario, afin de retranscrire au plus près la réalité des choses.

« Haytham, une jeunesse syrienne » est un récit tout bonnement passionnant ! On parle beaucoup de la Syrie ces derniers mois, à cause de la guerre, de Bachar el-Assad, de Daesh, mais dans cette bande dessinée, c’est un peu différent. L’histoire commence en effet au début de la Révolution et l’on suit alors le quotidien d’Haytham. Il n’est pas encore question de la guerre ou du djihad. Et puis tout s’enchaîne. Alors bien sûr, ce qui se trame dans ce pays sert forcément de fond à l’histoire, mais ce n’est pas là-dessus que le scénariste a décidé de s’attarder, mais plutôt sur le ressenti de l’adolescent, et puis sur son intégration en France. Cette BD est finalement incontournable dans le contexte actuel, pour lutter contre les préjugés, notamment sur les immigrés.